Aujourd’hui étaient appelées les entreprises du BTP en lien avec la mise en examen du maire d’Ozoir, Jean-François Oneto.
Armindo Dias Fernandes, dirigeant de cette société sous-traitante de France Pierre, réfuta les propos du maire d’Ozoir « Jamais Oneto ne m’a demandé quelque chose » et insista sur le fait que son métier le mettait entre France Pierre et le maire d’Ozoir « Notre relation avec Oneto ? Presque rien, je l’ai vu un peu… » soulignant son statut d’intermédiaire sans nier avoir un rôle dans le versement des 531 450 €.
Il admet connaitre un peu le maire, son entreprise ayant fait le gros œuvre sur le campus Sainte Thérèse… Il aurait une fois accepté « de stocker du carrelage » pour le maire de la ville qui aurait, selon lui toujours « envoyé un camion pour venir le chercher » … Mais rien de plus. Je n’ai pas compris qui avait payé le carrelage.
Il affirme également avoir eu l’assurance (orale) du maire que les 20000m² de terrain acheté au 4 et 6 rue Lavoisier dans la zone industrielle deviendraient constructibles, raison pour laquelle il s’en porta acquéreur. Lors de la modification du PLU en 2013, il découvrit qu’elle ne lui permettait pas de bâtir des immeubles d’habitations. Il s’est « senti trahi ».
Lorsqu’on évoque la troublante reconnaissance de dette retrouvée chez le maire d’Ozoir concernant les 531 450 € qu’il aurait versés, il demande à la voir. On la lui présente et il insiste maladroitement sur le fait que ce n’est pas sa signature. En effet c’est celle du maire d’Ozoir ! Cette reconnaissance de dette n’étant paraphée que de monsieur Oneto… ce qui est pour le moins original ! Il poursuit « c’est une facture de bistrot c’est tout ». Ce qui est un peu exagéré, une facture de bistrot a plus de valeur qu’un prétendu contrat signé par l’une des parties seulement, le maire d’Ozoir en l’occurrence.
Puis vient le tour de Antonio De Sousa, le patron de France Pierre, il n’est pas simple de comprendre ses explications. S’il manque une facture, il s’en étonne aussi. Si on en trouve une « mise de côté » avec de curieuses mentions écrites sur un post-it « ne me donne pas de documents » ou « non réalisée », on a peine à comprendre ses explications.
Quand il est interrogé sur ce qu’on appelle ici « l’affaire du château », il dit qu’il n’a jamais été question de rendre constructible la parcelle du verger… Même si elle l’est devenue, faisant passer sa valeur de 50000€ à plus de 4 millions. De ce que j’ai compris il l’aurait acquise… comme ça. Peut-être pour planter des légumes ?
Quand on lui demande pourquoi, derrière le campus sainte Thérèse, il a acheté 12ha d’un bois non constructible pour la somme faramineuse de 2.3m€, il répond que c’est une erreur commerciale de son rapporteur d’affaires… puis une seconde du notaire qui aurait maladroitement mis des coquilles dans l’acte de vente. Quand on lui demande pourquoi il n’a pas cherché à annuler la vente, pourquoi il ne s’est pas retourné contre le notaire et plus largement ce qu’il a fait suite à cette couteuse déconvenue… Il répond avoir dit à son rapporteur d’affaires : « plus jamais ça ». Tout le monde aimerait avoir Monsieur De Sousa comme patron !
Puis le procureur présenta les emplois du temps, retrouvés lors des perquisitions, de monsieur Bouthémy et De Sousa. Alors que la veille, monsieur Oneto expliquait que son emploi du temps, vide, « faisait foi », ceux présentés aujourd’hui, notamment celui de monsieur De Sousa, indiquaient des rendez-vous très serrés autour de la vente des terrains du château :
– 19 janvier à 10h « Oneto »
– 19 janvier à 12h « signature Bouthémy »
– 19 janvier à 12h30 « Oneto ».
Le procureur semblait douter que cet enchaînement soit purement fortuit.
Il rappela donc monsieur Oneto à la barre qui nuança ses propos de la veille, insistant qu’il ne se souvenait pas de ce qu’il faisait en 2012, donc son agenda vide, pour lui, faisait foi, sans nier que ces rencontres aient pu avoir lieu. En revanche, il semblait plutôt sûr des conversations qui n’avaient pas eu lieu. Aucun rapport avec la vente c’est certain…. Après tout il ne s’occupe pas de l’immobilier à Ozoir nous expliquait-il hier…
Même si les « fadettes » menées par la police relevaient 114 appels en 2015 entre Jean-François Oneto et Mr De Sousa.
C’est ainsi que se terminent les auditions pour Ozoir…
La suite devrait se passer le 11 juin, lorsque le procureur annoncera les peines requises.
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