L’Ex rédacteur en chef du magazine Rebond(s) me fait l’honneur de publier, pour lui, le résumé qu’il vient d’écrire de cette journée qu’il a passé au tribunal :
JF Oneto sur le grill
Jean-François Oneto, maire d’Ozoir-la-ferrière, n’en menait pas large ce mercredi 5 juin face aux trois juges de la 11e chambre correctionnelle du tribunal de Paris et à deux procureurs. Il faut dire que le feu roulant de leurs questions sur son comportement de ces vingt dernières années, mêlant allègrement affaires immobilières publiques et privées, ne laissait que peu de place au doute sur leur caractère hors limites. Ce qui n’a pas empêché l’accusé de dérouler avec aplomb la seule ligne de défense qu’il semble connaître : celle du déni et du rejet des responsabilités sur d’autres que lui-même.
Le « prêt » de 531 450 € pour l’achat de son terrain de Lumio en Corse, obtenu quelques jours seulement avant la date de signature de l’acte de vente et assuré par la société Lamas Construction ? Il lui a été proposé spontanément par Armindo Dias Fernandes, dirigeant de cette société sous-traitante de France Pierre, rencontré par hasard dans un restaurant de Ferrières-en-Brie. M. Oneto était d’ailleurs persuadé que ce M. Dias qu’il connaissait à peine, mais qui fut ému par sa situation, lui prêtait cette modique somme sur ses fonds personnels sans rien en attendre en retour.
L’emploi en mairie de sa fille Claudia, dépourvue du moindre diplôme correspondant à ses fonctions mais rémunérée à hauteur du 7e plus haut salaire de la commune ? Une situation parfaitement logique vu les tâches qu’elle assurait à la fois comme directrice de cabinet, directrice de communication et responsable de communication !
L’affaire (très) juteuse réalisée par France Pierre sur le terrain dit « du Verger » du château de la Doutre grâce à une opportune modification du PLU ? Une affaire privée entre MM. Bouthémy, directeur de l’école Ste Thérèse, et de Sousa, promoteur lambda, dans laquelle le maire n’a rien à voir.
Les 23 permis de construire accordés entre 2002 et 2014 par la mairie d’Ozoir aux sociétés France Pierre, Luximmo et sous-traitants (dont Lamas Constructions) ? Des affaires instruites par ses services, desquelles il ne s’occupait pas personnellement.
Sa proximité avec Antonio de Sousa, dirigeant des sociétés France Pierre et compagnie ? De pures suppositions, nourries par les esprits malveillants d’une opposition particulièrement dure à Ozoir-la-Ferrière.
Les visites régulières d’Antonio de Sousa en mairie, le soir après les heures d’ouverture au public, révélées au tribunal par un mail d’une ancienne employée de mairie ? De « honteux mensonges » proférés par une personne très peu recommandable.
Quant aux opérations financières privées familiales, achats de terrains et d’appartements, à Ozoir ou ailleurs, elles sont gérées par son épouse. Il lui fait entièrement confiance et n’a pour cette raison, que peu de connaissances des détails.
L’audience s’achève à 20 heures passées, dans une ambiance étrange où personne ne semble croire une seconde aux dénégations systématiques de Jean-François Oneto.
Pourra-t-il continuer sur cette ligne face aux auditions de ses contradicteurs, notamment celle d’Armindo Dias Fernandes, le passeur de valises qui semble à présent regretter amèrement d’avoir joué ce rôle dans plusieurs affaires similaires ? On ne le saura que lors des prochains jours.
François Carbonel
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