Monsieur Oneto avait décidé la confrontation en mettant à l'ordre du jour 9 délibérations polémiques en toute fin de ce conseil municipal, voué à être interminable. Il l'a eue. Il a également eu les insultes, les menaces verbales du public et la honte.
Comme il fallait s'y attendre environ 150 personnes étaient venues assister à ce spectacle désolant.
L'indigne maire d'Ozoir et son équipe, au complet derrière lui malgré les lourdes réquisitions du procureur à son encontre, auraient pu changer l'ordre du jour dès le début de la séance en plaçant ces délibérations au début afin que les personnes âgées, femmes enceintes, n'aient pas à attendre debout ou assis par terre, parce que cette salle de spectacle n'avait ce soir que 10 chaises de disponibles contre une bonne trentaine pour les conseils municipaux habituels... où personne ne vient. Il aurait aussi été possible de prévoir un second conseil municipal dédié à ces questions, la semaine prochaine par exemple.
La stratégie de l'usure n'a pas fonctionné parce qu'après avoir fait endurer un calvaire à l'assistance, la majorité du public était encore là à 3h30 du matin lorsque la séance fut levée... soit 7h30 de conseil municipal ! Du jamais vu !
Il fallait s'y attendre, sourde à tous les arguments, la majorité à voté et toutes les délibérations ont été adoptées dans un contexte incroyable de menace permanente du maire de faire évacuer la salle par la police, présente entre le public et les élus lors des dernières délibérations et de défiance d'un public attendant de voir s'il oserait vraiment les faire expulser par la force.
J'ai eu l'honneur de répondre aux questions de ceux qui n'avaient jamais assisté à un conseil municipal à Ozoir, florilège :
- Me pointant du doigt les élus de la majorité "mais ils votent eux aussi ?". Je réponds que le maire demande qu'à main levée se manifestent les élus "contre" et les "abstentions", ceux qui restent immobiles sont par déduction "pour". Donc s'ils ne bougent pas, ce n'est pas qu'ils sont morts, c'est qu'ils sont "pour" tout. Systématiquement. Invariablement... et c'est ainsi à chaque conseil.
- "mais ils peuvent s'exprimer ?" : oui tout à fait comme tous les élus.... "et pourquoi ils ne le font pas ?"..... Excellente question. Ici c'est le maire qui parle, point barre. Les autres vous expliquent en off qu'ils ne sont pas d'accord avec tout... mais pour une raison qu'on ignore ne l'expriment jamais. Mais ce qu'ils disent et ce pour quoi ils ont été élus sont deux choses bien différentes qu'ils n'ont pas encore intégré, les faits sont là : ils sont d'accord sur TOUT. Ils n'ont pas été élus pour parler en off.
- "Comment les élus peuvent-ils voter la vente d'un terrain pour un projet dont on ne connait qu'une description sommaire ?"... et bien ils n'ont pas le choix c'est le maire qui impose cet exercice, renvoyant les contestataires vers un méprisant : "vous n'avez qu'à voter contre". Comment voter pour un projet dont vous ne connaissez rien ? Pour lequel aucune présentation sérieuse n'est faite ? Aucun engagement contraignant n'est pris. Aucun document n'est présenté ? Et bien c'est ce qui est demandé.
Voilà pourquoi je me bats depuis que j'ai moi même découvert ce spectacle saisissant, pour que les Ozoiriens viennent constater de leurs propres yeux comment s'exerce la démocratie dans leur ville.
Il y aura évidemment des recours à ce conseil municipal de la honte. Mais il laissera des traces.
Il n'aura pas répondu à la raison pour laquelle subitement, il décide de vendre 4 terrains municipaux à des promoteurs et contraindre son lotissement à respecter le PLU qui disait pourtant que ce quartier était en "trame pavillonnaire". Nous apprendrons au conseil que cette appellation n'est pas contraignante, donc si vous avez cru lors de l'élaboration du PLU que votre quartier resterait pavillonnaire, c'est que vous n'avez rien compris. Tant pis pour vous et tant mieux Unity, qui peut aujourd'hui déposer une demande de permis de construire... sur la maison du maire entre autres, qui, lors de l'élaboration du PLU... avait refusé à l'opposition un délai supplémentaire pour prendre connaissance du PLU... arguant le fait qu'il n'y avait pas à le lire, que son équipe et lui ne l'avaient pas lu !
Difficile de croire aujourd'hui que son équipe et lui ne l'avaient pas élaboré avec la plus grande attention